28 mars 2009
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A la rentrée 2007-2008, l'institutrice de CM2 de Fille Aïnée était enceinte. Elle est partie en congé maternité dès octobre et a été remplacée par un maître. La cinquantaine aux cheveux gris mi-longs, très débraillé, plutôt mollasson...sans vouloir faire de délit de sale gueule, il avait pas l'air bien net, mais bon on n'avait aucun a priori négatif, surtout qu'en CE2 la même Fille Aînée avait eu un maître tout à fait formidable.
Puis elle me raconte un jour en toute innocence qu'après un cours d'éducation sexuelle (au programme), il l'avait prise à part avec deux de ses copines en leur disant que comme elles étaient "grandes et formées" (sic), il pensait qu'elles avaient leurs règles et le cas échéant, accepteraient-elles d'en parler devant la classe? Fille Aînée n'étant pas encore réglée elle avait dit non puis plus ou moins oublié cette histoire.
Mais moi ça m'a glacé le sang.
a) Pourquoi ce type faisait-il remarquer que des filles de sa classe étaient "grandes et formées"?
b) Pourquoi voulait-il qu'elles racontent leurs règles aux autres élèves? S'il y a un truc privé et intime, surtout à 11 ans, c'est bien ça. Et de toutes façons quel intêret? Les entendre dire "tous les mois je perds du sang"? Passionnant, vraiment.
Je ne suis pas du genre à copiner avec les autres mamans à la sortie de l'école, je dirais même que j'évite, et comme je ne suis absolument pas physionomiste, une fois sur deux je ne les reconnais pas. Mais quand ça arrive, un bonjour, un sourire et basta. Donc je n'ai pas rameuté tous les parents mais j'ai suivi ma première impulsion: prendre rendez-vous avec la directrice et lui rapporter l'incident. Elle m'a écouté l'air très étonné et m'a assuré qu'elle allait "surveiller ça de près".
Bien sûr j'ai parlé à ma fille pour qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas à répondre à ce genre de questions.
Quelques temps plus tard je la ramène de l'école avec une copine. Elles bavardent entre elles: "t'as vu le maître comme il est lourd à faire pause juste avant la sortie du bébé pendant le film sur l'accouchement!" Le gars avait fait de multiples rewinds puis arrêté l'image sur "la foufoune superlarge de la femme" dixit les filles. Apparemment ça les avait un peu choquées.
Vacances de février, Fille Aînée organise une petite fête pour son anniversaire. Et à l'heure de récupérer la progéniture, embouteillage de mamans dans mon salon. Je ne sais pas comment ça c'est fait mais on s'est aperçues qu'on était pas moins de neuf à être allées nous plaindre du maître.
Il avait pris une gamine sur ses genoux "pour lui raconter une histoire" et lui avait caressé les cuisses; une autre avait perdu sa boucle d'oreille et demandé à aller aux toilettes car elle pensait qu'elle avait glissé dans son pantalon. A son retour le Sale Type s'était approché d'elle, avait reniflé et dit "elle était dans ta culotte hein? Ca sent la culotte"; Il avait carrément peloté une troisième sous prétexte de montrer aux autres la courbure des hanches qui permettait aux femmes d'avoir des enfants. Il faisait des bises par ci par là, caressait des cheveux, chuchotait des "secrets"...bref, l'horreur.
On s'est concertées: devait-on aller toutes ensemble parler à la directrice? Puis bêtement et lâchement on s'est dit que puisqu'il partait (son remplacement prenait fin) nos filles ne risquaient plus rien. Bien sûr, c'était pas cool pour les autres gosses qui tomberaient sur lui mais bon...
On a été de grosses connes, moi je dis. Et je m'en mords les doigts aujourd'hui.
Parce que cette année la maîtresse de Fille Cadette, en CE2, est partie en congé maternité aussi. Comme une voleuse, soit dit-en passant: elle nous a fait passer un mot avant les vacances de Noël disant qu'elle ne reviendrait pas en janvier. J'estime qu'elle aurait pu nous prévenir (ou au moins prévenir les gosses) un peu à l'avance mais bon, il semble qu'elle n'y soit pas obligée.
Et QUI revoilà??? Le Sale Type! J'en suis restée comme deux ronds de flan. Je sais bien que ce n'est pas la directrice qui nomme les remplaçants mais quand même! Après une dizaine d'incidents graves rapportés elle l'accueille apparemment sans broncher... Fille Cadette aimant bien sa petite routine, on avait déjà un peu peur qu'elle prenne mal le départ de sa maîtresse alors on n'a pas voulu faire de procès d'intention au ST, mais on s'est dit que c'était à notre tour de le surveiller de près. En plus on est les seuls à avoir deux filles avec lui deux années de suite.
Pendant deux mois pas de vagues. On posait régulièrement quelques questions discrètes pour être sûrs que rien de louche ne se passait.
Début mars, big boum badaboum refus tout net de Fille Cadette d'aller à l'école. Et pas le petit refus, hein, des crises de nerfs. Elle pleure, supplie, se débat. Elle a peur et ça se voit.
Parenthèse: quand elle dit "j'ai peur de quelque chose mais même si j'essaye très fort je peux pas dire quoi" moi j'entends qu'elle n'arrive pas à cerner sa peur. En tant que victime de crises de panique je suis bien placée pour savoir qu'il est parfois difficile de déterminer exactement ce qui nous fait peur. C'est un tout, diffus. L'Homme, lui, entend qu'on lui a interdit de parler et/ou menacée de représailles si elle le faisait. Et comme _nous l'avons déjà vu_il est assez primaire quand on en vient à la psychologie, il a tenté une fois de "faire cracher le morceau" à la petite en lui criant dessus. Personnellement je ne pense pas que ce soit la bonne solution.
Bref, on a pensé au ST immédiatemment. Fille Cadette voit une pédopsychiatre que nous avons évidemment mise au parfum. S'il y a eu quelque chose, on le saura.
Pour être tout à fait honnête il faut préciser qu'en maternelle la petite, en "conflit" avec son instit (une femme_certes très conne, mais une femme) avait déjà eu des vélléités de refus d'école. On ne peut donc rien conclure de but en blanc mais il est indéniable que ce maître a ou a eu une conduite plus que suspecte.
En attendant on angoisse quand même et moi je culpabilise de n'avoir pas fait plus l'an dernier. Surtout que par le plus grand des hasards une collègue de l'Homme lui a parlé récemment de questions qu'elle se posait au sujet d'un instit que sa fille a eu quelques mois l'année dernière dans une autre école. Il gardait la gamine après la sortie et lui offrait régulièrement des petits cadeaux.
C'était le Sale Type.
L'Homme dit que s'il s'avère qu'il a fait quelque chose il le tue.
ON le tue.
Puis elle me raconte un jour en toute innocence qu'après un cours d'éducation sexuelle (au programme), il l'avait prise à part avec deux de ses copines en leur disant que comme elles étaient "grandes et formées" (sic), il pensait qu'elles avaient leurs règles et le cas échéant, accepteraient-elles d'en parler devant la classe? Fille Aînée n'étant pas encore réglée elle avait dit non puis plus ou moins oublié cette histoire.
Mais moi ça m'a glacé le sang.
a) Pourquoi ce type faisait-il remarquer que des filles de sa classe étaient "grandes et formées"?
b) Pourquoi voulait-il qu'elles racontent leurs règles aux autres élèves? S'il y a un truc privé et intime, surtout à 11 ans, c'est bien ça. Et de toutes façons quel intêret? Les entendre dire "tous les mois je perds du sang"? Passionnant, vraiment.
Je ne suis pas du genre à copiner avec les autres mamans à la sortie de l'école, je dirais même que j'évite, et comme je ne suis absolument pas physionomiste, une fois sur deux je ne les reconnais pas. Mais quand ça arrive, un bonjour, un sourire et basta. Donc je n'ai pas rameuté tous les parents mais j'ai suivi ma première impulsion: prendre rendez-vous avec la directrice et lui rapporter l'incident. Elle m'a écouté l'air très étonné et m'a assuré qu'elle allait "surveiller ça de près".
Bien sûr j'ai parlé à ma fille pour qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas à répondre à ce genre de questions.
Quelques temps plus tard je la ramène de l'école avec une copine. Elles bavardent entre elles: "t'as vu le maître comme il est lourd à faire pause juste avant la sortie du bébé pendant le film sur l'accouchement!" Le gars avait fait de multiples rewinds puis arrêté l'image sur "la foufoune superlarge de la femme" dixit les filles. Apparemment ça les avait un peu choquées.
Vacances de février, Fille Aînée organise une petite fête pour son anniversaire. Et à l'heure de récupérer la progéniture, embouteillage de mamans dans mon salon. Je ne sais pas comment ça c'est fait mais on s'est aperçues qu'on était pas moins de neuf à être allées nous plaindre du maître.
Il avait pris une gamine sur ses genoux "pour lui raconter une histoire" et lui avait caressé les cuisses; une autre avait perdu sa boucle d'oreille et demandé à aller aux toilettes car elle pensait qu'elle avait glissé dans son pantalon. A son retour le Sale Type s'était approché d'elle, avait reniflé et dit "elle était dans ta culotte hein? Ca sent la culotte"; Il avait carrément peloté une troisième sous prétexte de montrer aux autres la courbure des hanches qui permettait aux femmes d'avoir des enfants. Il faisait des bises par ci par là, caressait des cheveux, chuchotait des "secrets"...bref, l'horreur.
On s'est concertées: devait-on aller toutes ensemble parler à la directrice? Puis bêtement et lâchement on s'est dit que puisqu'il partait (son remplacement prenait fin) nos filles ne risquaient plus rien. Bien sûr, c'était pas cool pour les autres gosses qui tomberaient sur lui mais bon...
On a été de grosses connes, moi je dis. Et je m'en mords les doigts aujourd'hui.
Parce que cette année la maîtresse de Fille Cadette, en CE2, est partie en congé maternité aussi. Comme une voleuse, soit dit-en passant: elle nous a fait passer un mot avant les vacances de Noël disant qu'elle ne reviendrait pas en janvier. J'estime qu'elle aurait pu nous prévenir (ou au moins prévenir les gosses) un peu à l'avance mais bon, il semble qu'elle n'y soit pas obligée.
Et QUI revoilà??? Le Sale Type! J'en suis restée comme deux ronds de flan. Je sais bien que ce n'est pas la directrice qui nomme les remplaçants mais quand même! Après une dizaine d'incidents graves rapportés elle l'accueille apparemment sans broncher... Fille Cadette aimant bien sa petite routine, on avait déjà un peu peur qu'elle prenne mal le départ de sa maîtresse alors on n'a pas voulu faire de procès d'intention au ST, mais on s'est dit que c'était à notre tour de le surveiller de près. En plus on est les seuls à avoir deux filles avec lui deux années de suite.
Pendant deux mois pas de vagues. On posait régulièrement quelques questions discrètes pour être sûrs que rien de louche ne se passait.
Début mars, big boum badaboum refus tout net de Fille Cadette d'aller à l'école. Et pas le petit refus, hein, des crises de nerfs. Elle pleure, supplie, se débat. Elle a peur et ça se voit.
Parenthèse: quand elle dit "j'ai peur de quelque chose mais même si j'essaye très fort je peux pas dire quoi" moi j'entends qu'elle n'arrive pas à cerner sa peur. En tant que victime de crises de panique je suis bien placée pour savoir qu'il est parfois difficile de déterminer exactement ce qui nous fait peur. C'est un tout, diffus. L'Homme, lui, entend qu'on lui a interdit de parler et/ou menacée de représailles si elle le faisait. Et comme _nous l'avons déjà vu_il est assez primaire quand on en vient à la psychologie, il a tenté une fois de "faire cracher le morceau" à la petite en lui criant dessus. Personnellement je ne pense pas que ce soit la bonne solution.
Bref, on a pensé au ST immédiatemment. Fille Cadette voit une pédopsychiatre que nous avons évidemment mise au parfum. S'il y a eu quelque chose, on le saura.
Pour être tout à fait honnête il faut préciser qu'en maternelle la petite, en "conflit" avec son instit (une femme_certes très conne, mais une femme) avait déjà eu des vélléités de refus d'école. On ne peut donc rien conclure de but en blanc mais il est indéniable que ce maître a ou a eu une conduite plus que suspecte.
En attendant on angoisse quand même et moi je culpabilise de n'avoir pas fait plus l'an dernier. Surtout que par le plus grand des hasards une collègue de l'Homme lui a parlé récemment de questions qu'elle se posait au sujet d'un instit que sa fille a eu quelques mois l'année dernière dans une autre école. Il gardait la gamine après la sortie et lui offrait régulièrement des petits cadeaux.
C'était le Sale Type.
L'Homme dit que s'il s'avère qu'il a fait quelque chose il le tue.
ON le tue.