Salut mes chéris !
Aujourd’hui un truc que j’hésitais à faire, mais comme Odile ne s’en est pas privée je me lance : je vais vous dire du mal d’un bouquin.
D’ordinaire je ne déteste pas Douglas Kennedy. J’ai aimé certains de ses récits de voyage et carrément adoré son roman « Piège Nuptial », dont le titre d’origine en français était « Cul-De-Sac », bien meilleur à mon avis. Je me suis donc acheté le nouveau, intitulé « Cinq Jours » avec la quasi assurance de passer un moment, sinon de grand émoi littéraire (oh non), du moins de détente.
Mais alors, quelle purge !
Déjà, le truc est écrit à la 1ère personne d’un point de vue féminin, et j’ai toujours du mal quand un auteur se met dans la peau de l’autre sexe pour parler. Bon, mais si il n’y avait que ça ce ne serait pas très grave.
C’est l’histoire de Laura, qui approche de la quarantaine et s’ennuie dans sa vie bien rangée. Laura est une insatisfaite chronique, une geignarde pire qu'Emma Bovary. Lors d’une conférence pour son boulot elle croise un agent d’assurance mal marié qui ne paie pas de mine. Coup de foudre réciproque total, bouleversement des deux vies, grandes décisions : chacun rentre chez soi pour larguer conjoints et enfants et s’installe ensemble.
Tout ça au bout de vingt-quatre heures. Mais (car il y a un mais) l’homme est faible, lâche et pas téméraire, et il reculera « devant le bonheur » au dernier moment.
Ce livre est nul. Tout y est ridicule. La pénible Laura, qui a: un époux charmant et attentionné mais qui ne lui procure plus (après des années) la passion des débuts. Une fille ado qui l’aime mais l'agace. Un fils artiste dépressif-torturé qui, seul, trouve grâce à ses yeux (c'est dire si elle est tordue). Une belle maison et un bon boulot. La meuf se plaint en long en large et en travers de sa vie morne et sans passion. (Ben oui cocotte, mais c'est un peu comme ça que ça marche, non? On passe de la passion à un amour plus...serein et moins épuisant, au final). Son mari lui envoie un SMS alors qu’elle est au loin et termine par « love » (sic). Voilà notre Lolo frustrée et en colère car évidemment il ne fait cela que pour maintenir le statu quo dans leur relation et son « love » (pourquoi "love" d'abord?) n’est pas sincère. Je sais pas vous, mais moi, quand l’Homme m’écrit un Texto il finit rarement par « je t’aime » et je suis déjà bien contente qu’il m’ait envoyé un message.
Dan et elle ne font plus l’amour « que trois fois par semaine ». Ben euh, c’est pas si mal au bout de 20 ans de mariage hein. Ma grosse.
Et puis c’est BAVARD d’une force ! Du début à la fin les mêmes thèmes sont ressassés, retournés dans tous les sens, décortiqués comme des boucs (c'est des petites crevettes grises, les droughies), répétés encore et encore…ça gave. Ca se mord la queue.
Et la brève rencontre est tout bonnement risible. Le gars (Richard), d’abord désigné comme « insignifiant », devient pouf ! d'un coup d'un seul extrêmement séduisant. Car Laura le relooke des pieds à la tête (« Pretty woman, walking down the street… ») le lendemain de leur rencontre, et les voilà qui obtiennent en deux heures un appartement sublaïme pour abriter la vie entière d’amour qui s’offre à eux. Bien sûr, dans cette ville qui n’est pas la leur (Boston), ils n’ont aucun mal à s’envisager un boulot chacun dans leur branche précise. Tout ça entre deux joutes verbales passionnées et passionnantes_pour eux sur l’art, la littérature et la sémantique, leur dada commun. Bref, tout se goupille au mieux et en deux temps trois mouvements comme dans un rêve.
Sauf que. L’homme est faible, lâche…blablabla.
Bref, tout ça pour ça.
N’achetez pas « Cinq Jours » de Douglas Kennedy, vous vous ferez une faveur.
Là je suis à cheval entre deux Irving (toujours recommandés par Odile, mon mentor littéraire), j’ai un Richard Yates à debriefer et je vais recevoir le nouveau Helen Fielding, « Mad about The Boy » ou la suite des aventures de la pathétique Bridget Jones. Une prochaine book review se profile, donc.
Mais avant, n’oublions pas l’évènement gothesque du mois (de l’année ?) : le baptême de George le bâtard, dans deux jours. Ses parents nous avaient déjà emmerdés en se mariant un vendredi, maintenant voilà qu’ils baptisent leur chiard un mercredi. Qu’est-ce qu’ils ont les sangs bleus ? Ils savent pas qu’en général on fait pas ça en semaine ?
Enfin, vous vous en doutez, SG vous debriefera la sauterie ici même sous peu, tout en criant à l’imposture, et, n’ayons pas peur des mots, au blasphème et à l’hérésie, si l’Archevêque de Canterbury himself ose porter un roturier sur les fonts baptismaux.
A bientôt, mes p’tits crapauds !